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Le cerf élaphe (Cervus elaphus), aussi appelé cerf rouge, est l’un des plus grands et des plus emblématiques mammifères d’Europe. Présent dans de nombreux massifs forestiers du Vieux Continent – des Highlands écossais aux forêts des Carpates en passant par les Alpes et les Vosges – il incarne à lui seul la grandeur sauvage de la nature européenne.

Ce cervidé imposant peut atteindre 1,30 mètre au garrot pour un poids allant jusqu’à 250 kg chez les mâles, appelés « cerfs ». Les femelles, appelées « biches », sont plus légères et plus discrètes. Le dimorphisme sexuel est particulièrement marqué, notamment en raison de l’impressionnante ramure que portent les mâles. Ces bois, qui tombent chaque année à la fin de l’hiver, repoussent au printemps et gagnent en complexité avec l’âge.

Le faon, petit du cerf et de la biche, naît au printemps recouvert d’une robe tachetée qui lui permet de se camoufler dans la végétation. Il reste caché dans les hautes herbes pendant ses premières semaines, sous la surveillance attentive de sa mère, et perd progressivement ses taches vers l’âge de trois mois, au début de l’automne.

Appelé daguet, le jeune cerf mâle dans sa deuxième année arbore ses premiers bois, deux simples pointes non ramifiées, marquant le début de sa maturité sans encore rivaliser avec les adultes.

Animal grégaire et territorial, le cerf élaphe vit en harde la majeure partie de l’année. Cependant, à l’automne, la hiérarchie naturelle se bouscule lors du brame, période de rut spectaculaire durant laquelle les mâles s’affrontent pour conquérir les femelles. Les forêts résonnent alors de leurs puissants cris rauques et gutturaux, véritables proclamations de puissance destinées à intimider les rivaux et à séduire les biches. Ces joutes sonores et physiques sont un spectacle saisissant, symbole de la vitalité de la faune sauvage.

Le cerf élaphe est un herbivore strict, se nourrissant principalement de graminées, de jeunes pousses, de feuilles et de glands. Son régime varie selon les saisons et la richesse de son habitat. Animal méfiant et crépusculaire, il est difficile à observer en journée, sauf dans les zones protégées ou peu fréquentées par l’homme.

Espèce chassée mais protégée par des réglementations strictes, le cerf élaphe fait l’objet de mesures de gestion visant à maintenir un équilibre avec les écosystèmes forestiers. Trop nombreux, ils peuvent provoquer des dégâts importants sur la végétation. Trop rares, ils risquent de disparaître des paysages où ils jouent un rôle clé.

Symbole de puissance, de grâce et de liberté, le cerf élaphe fascine autant les naturalistes que les artistes. Il incarne cette part d’indompté encore présente dans nos forêts, et nous rappelle combien il est essentiel de préserver les grands équilibres naturels.

Le cerf, c’est la forêt qui marche.

Victor Hugo