Skip to main content

L’hippopotame est un mammifère herbivore semi-aquatique appartenant à la famille des hippopotamidés. Son nom provient du grec ancien hippopotamos, signifiant « cheval de fleuve ». Il est principalement présent en Afrique subsaharienne, où il fréquente les rivières, les lacs et les marécages. Reconnaissable à son corps massif, ses pattes courtes, sa peau épaisse et grisâtre, ainsi que sa tête large dotée de narines placées au sommet du museau, l’hippopotame est l’un des plus gros animaux terrestres au monde, après l’éléphant et le rhinocéros.

Un adulte peut mesurer jusqu’à 5 mètres de long, peser entre 1 500 et 3 000 kg, et vivre entre 40 et 50 ans à l’état sauvage. Malgré son apparence lourde et peu mobile, l’hippopotame est capable de courir à une vitesse surprenante sur de courtes distances, pouvant atteindre 30 km/h. Dans l’eau, il se déplace avec agilité en marchant ou bondissant au fond, car contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne nage pas vraiment.

L’hippopotame passe la majorité de la journée immergé, ne sortant sur la terre ferme que la nuit pour brouter. Son alimentation est essentiellement composée d’herbe, bien qu’il puisse consommer quelques plantes aquatiques. Il peut ingérer jusqu’à 40 kg de végétaux par jour. Lorsqu’il se déplace sur la rive, il s’oriente en dispersant ses excréments le long du chemin : en tournant sa queue en éventail, il les projette pour marquer son trajet. C’est en suivant cette trace olfactive qu’il retrouve son point de départ, car son sens de l’orientation est médiocre.

Malgré son régime herbivore, l’hippopotame peut se montrer extrêmement agressif, notamment pour défendre son territoire ou ses petits. Il est considéré comme l’un des animaux les plus dangereux d’Afrique, à l’origine de nombreux accidents chaque année.

Côté comportement, l’hippopotame vit en groupes appelés « hardes », généralement composés d’un mâle dominant, de plusieurs femelles et de leurs petits. Les interactions sociales sont fréquentes, avec des comportements vocaux variés : grognements, mugissements et vocalises sous-marines sont courants.

La peau de l’hippopotame sécrète une substance rougeâtre parfois surnommée « sueur de sang ». Cette sécrétion, bien qu’inoffensive, joue un rôle antibactérien et protège l’animal contre le soleil.

Bien que non menacé d’extinction immédiate, l’hippopotame est classé comme vulnérable par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La destruction de son habitat, la chasse pour sa viande et surtout pour ses dents d’ivoire constituent les principales menaces. La protection de cet animal emblématique est donc essentielle pour préserver l’équilibre des écosystèmes africains.

Un hippopotame est un animal qui a l'air doux et stupide, mais qui tue plus d'hommes en Afrique que le lion.

Graham GreeneEcrivain britannique

C’était au cœur du Serengeti, dans l’épaisse chaleur de l’après-midi, lorsque notre 4×4 s’est arrêté au bord d’un marécage presque silencieux. Seule la plainte lointaine d’un oiseau, le souffle chaud du vent et le clapotis de l’eau troublaient le calme apparent. Et là, étendus dans la boue, à moitié immergés, les yeux à peine visibles à la surface, une harde d’hippopotames nous observait — ou plutôt, nous ignorait royalement.

Le spectacle semblait paisible, presque comique. Ces géants, aussi massifs qu’antiques, ressemblaient à des rochers vivants, immobiles, leur peau luisant sous le soleil africain. Mais ce calme n’allait pas durer.

Soudain, sans avertissement, deux mâles émergèrent lentement des rangs, leurs regards chargés d’une tension brutale. En un instant, l’air devint électrique. Les rugissements ont éclaté, rauques, graves, surprenants. Puis ce fut l’affrontement. Ils se jetaient l’un contre l’autre, gueules grandes ouvertes, dévoilant d’immenses dents d’ivoire. Des dents taillées pour le combat, pas pour mâcher de l’herbe. Et pourtant, ces créatures sont herbivores. C’est là tout le paradoxe : leur régime est paisible, mais leurs armes sont redoutables.

Le choc de leurs mâchoires, le claquement des eaux éclaboussées, les grognements rauques… Ce moment, d’une intensité animale brute, m’a saisi. J’ai filmé, photographié, figé cette scène aussi sauvage qu’inattendue. Ce n’était plus un marécage tranquille, mais une arène naturelle.

Plus tard, ce contraste m’est revenu à l’esprit, alors que nous pique-niquions au bord d’un lac dans le cratère du Ngorongoro. Là encore, les hippopotames flottaient, presque inoffensifs, comme de gros coussins gris. Pourtant, je savais. Je les avais vus dans leur colère. Ce calme n’était qu’une façade. Et ce qui m’a vraiment frappé, c’était l’insouciance de certains touristes : s’approchant au plus près pour capturer leur cliché, ignorant que ces créatures, en une seconde, peuvent devenir mortelles.

Ce jour-là, j’ai compris quelque chose : la nature africaine ne fait pas de mise en scène. Elle est simplement là, brute, magnifique et imprévisible. L’hippopotame, dans sa dualité, en est l’un des plus fascinants symboles.